Depuis le 5 mai dernier, un décret autorise la profession à pratiquer la télémédecine vétérinaire sur l’ensemble du territoire. À condition toutefois de le déclarer à leur Conseil Régional de l’Ordre des Vétérinaires, et bien sûr, d’être inscrit au tableau. Cet exercice nouvelle formule s’inscrit dans le cadre d’une phase expérimentale de dix-huit mois. 

Pour la petite histoire, c’est l’épidémie de Coronavirus qui a accéléré le lancement de la télémédecine vétérinaire. « Notre dispositif était prêt, nous y avions travaillé pendant trois ans », précise le Vice-Président de l’Ordre, Denis Avignon. « Mais changer un texte de loi prend du temps et nous pensions devoir attendre encore un peu pour nous raccrocher au bon véhicule législatif. Et en définitive, la période de confinement liée au Covid a conduit notre ministère de tutelle, celui de l’agriculture, à donner son feu vert rapidement pour répondre aux besoins de distanciation sociale ».
5 modes de télémédecine 
À l’arrivée, la télémédecine vétérinaire comprend aujourd’hui cinq modalités différentes.
La téléconsultation tout d’abord, qui, à l’instar de la médecine humaine, se définit comme une consultation à distance
La télésurveillance, ensuite, qui concerne les animaux de compagnie mais aussi les élevages et correspond à l’interprétation de données médicales recueillies par des objets connectés présents sur l’animal ou dans son environnement. « Ces données sont envoyées au vétérinaire ou à un algorithme qui prévient le praticien si des chiffres sortent de la moyenne habituelle », explique Denis Avignon.
En troisième lieu, se place la téléexpertise. Elle s’inscrit dans une logique B to B dans laquelle, un vétérinaire sollicitera l’avis ou le conseil d’un confrère « expert » pour un complément de diagnostic, par exemple dans le cadre d’une analyse d’imagerie ou d’autopsie.
Dans le même ordre d’idée, les vétérinaires peuvent également avoir recours à la téléassistance médicale de personnes non vétérinaires habilitées à pratiquer certains actes spécifiques, comme le parage d’un sabot.
Enfin, la télémédecine trouve aussi son application en matière de régulation médicale vétérinaire. En clair, une aide à la gestion de la permanence des soins pour animaux, qui centralise les appels et indique la conduite à tenir dans le cadre d’une urgence.
Des propriétaires d’animaux très intéressés
« Il est beaucoup trop tôt pour savoir si ce nouveau type d’exercice va prendre. Pour l’heure, les 18 000 vétérinaires de France doivent faire face au retard pris dans leur travail du fait du confinement. Donc, en euphémisant, je ne peux pas dire qu’à ce jour, nous ayons constaté un engouement clair et net de la profession pour la télémédecine. Ce qui est amusant, en revanche, c’est que les propriétaires d’animaux, eux, savent tout de suite de quoi il s’agit quand on leur parle de téléconsultation vu que nombre d’entre eux l’ont expérimenté pour eux-mêmes avec la Covid-19. Et beaucoup se disent très intéressés par cette perspective », détaille Denis Avignon.
Il reste donc encore un peu plus d’une année expérimentale au dispositif pour faire ses preuves. Période à l’issue de laquelle, l’Ordre doit rédiger une évaluation et un rapport d’activité de la télémédecine qui ne peut se concevoir que comme un complément de l’exercice traditionnel « en présentiel ». 

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