Les éleveurs commencent à s’équiper en matériel de détection des troubles chez les animaux d’élevage afin d’intervenir au plus tôt.

Le bien-être des animaux d’élevage est devenu une préoccupation importante au sein de la société. Les consommateurs attendent des garanties. Les éleveurs et la filière doivent trouver les moyens d’assurer les conditions de ce bien-être, et de mesurer que les objectifs sont atteints.

Avec le développement des capteurs et outils connectés, de nombreuses solutions émergent. Certaines sont déjà répandues dans les élevages : la détection des chaleurs chez les vaches à l’aide d’un accéléromètre ou podomètre pour inséminer au bon moment ; l’alerte de l’arrivée du vêlage à l’aide d’un thermomètre vaginal pour permettre à l’éleveur de surveiller son bon déroulement ; la mesure avec un accéléromètre de la durée de rumination ou du temps de repos de l’animal, pour contrôler sa bonne santé ; ou encore l’analyse automatique de la composition du lait pour repérer chaleurs, infections de la mamelle, problèmes métaboliques.

Ces équipements assistent concrètement l’éleveur dans la surveillance du troupeau et la détection précoce des problèmes de santé, lui permettant d’apporter au plus tôt les éventuels soins nécessaires.

Contrôle de l’étourdissement à l’abattoir
D’autres outils sont plus confidentiels tels que la caméra 3D mesurant l’état corporel des vaches (DeLaval), ou les bolus insérés dans le rumen pour surveiller en continu le pH et la température. Chez les volailles, une application sur smartphone nommée Ebene permet à l’éleveur d’auto-diagnostiquer son élevage.

En suivant un parcours précis dans son bâtiment, il observe le comportement des animaux (étirement, toilettage, grattage de litière) et relève les éventuelles blessures, boiteries, individus chétifs. Les résultats sont un support de sensibilisation et de dialogue avec son technicien dans une démarche de progrès.

Concernant l’abattage, la société NeoTec-Vision basée en Ille-et-Vilaine envisage d’automatiser le contrôle de l’étourdissement des animaux par des solutions d’imagerie détectant le clignement de l’œil. Ce système baptisé Cet’automatique pourrait être commercialisé pour les porcs dès 2021.

Ressentir des émotions positives
Le bien-être animal est défini par des critères physiques (absence de faim et de soif, d’inconfort physique, de douleurs, blessures et maladies) que ces innovations sont capables d’évaluer. Il comprend aussi une dimension mentale plus difficilement mesurable : l’animal doit pouvoir exprimer les comportements naturels propres à son espèce, ne pas éprouver de peur ou de détresse, et ressentir des émotions positives.

Il faut veiller à ne pas restreindre le bien-être animal aux critères de production et de santé ​alerte Isabelle Veissier, directrice de recherche à l’Inrae lors d’un séminaire de la chaire AgroTIC le 4 décembre 2020.

Les objets connectés ne remplacent pas l’éleveur mais sont complémentaires de ses observations », ajoute Dorothée Ledoux, enseignante-chercheuse à VetAgro Sup. Toutes deux soulignent ainsi l’importance de la dimension éthique, et la préservation du rôle de l’éleveur et de la relation homme-animal, dans le développement de ces nouvelles technologies.

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