Des chercheurs de l’université de Cambridge ont mis au point une intelligence artificielle capable de détecter et de mesurer la souffrance ressentie par les moutons.
Une intelligence artificielle développée par l’université de Cambridge est capable de mesurer la douleur ressentie par les moutons.
« Nous pouvons clairement voir une ressemblance entre les mouvements faciaux des moutons et des humains lorsqu’ils souffrent« , assure Marwa Mahmoud, chercheuse à la prestigieuse université de Cambridge (Angleterre). Avec son équipe, elle a mis au point une intelligence artificielle capable de détecter la souffrance sur la face d’un mouton et d’en évaluer l’intensité. Le système se base sur la Sheep Pain Facial Expression Scale (SPFES), un outil élaboré en 2016 par le docteur Krista McLennan, elle-même ancienne chercheuse dans cette université britannique. Selon la SPFES, un mouton en souffrance a les yeux plissés, les joues tendues, les oreilles inclinées vers l’avant, les lèvres baissées et ses narines adoptent une forme en « V » au lieu de l’habituel « U ». Chacune de ses caractéristiques est notée de 1 à 10 afin de déterminer le degré de douleur.
Des résultats fiables à 80 %
En ce basant sur cet outil, les chercheurs ont nourri l’intelligence artificielle avec 500 photos de moutons et lui ont appris à mesurer la souffrance en analysant la position de la bouche, le plissement des yeux, l’inclinaison des oreilles et tous les autres éléments susceptibles de traduire un mal-être. Selon les premiers résultats qui ont été présentés le 1er juin 2017 à la 12e Conférence Internationale sur la reconnaissance automatique des visages et des gestes qui s’est tenue à Washington (Etats-Unis), l’algorithme a démontré un degré de précision de 80 % prouvant ainsi qu’il a bel et bien appris à reconnaître la souffrance en analysant les expressions faciales d’un mouton.
Une IA pour permettre un diagnostic précoce
Les chercheurs souhaitent maintenant améliorer le système afin qu’il soit capable d’étudier la face d’un mouton en mouvement ou son profil. A terme, les scientifiques voudraient placer des caméras dans les bergeries afin de détecter le plus rapidement possible les moutons en souffrance pour les soigner. Un diagnostic précoce pourrait permettre de ralentir la progression de maladies très contagieuses et douloureuses comme par exemple le piétin (inflammation des tissus du pied entraînant une boiterie de l’animal). Les chercheurs pensent également transposer cette technologie à d’autres animaux d’élevage et ceux de laboratoire afin d’améliorer leur bien-être.
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