Les robots sont légion dans le bâtiment d’élevage de Johan Tilloy, éleveur laitier de 39 ans. L’investissement permet une certaine autonomie.
En plus de son robot de traite, l’éleveur a investit dans une machine qui repousse la nourriture dix fois par jour ainsi que dans un appareil qui distribue le lait aux veaux.

Soixante-quinze vaches laitières et aucune salle de traite. Comment est-ce possible ? La réponse se cache au fond du hangar, sous un bâtiment modulaire où un ordinateur est installé. Depuis novembre 2010, Johan Tilloy, éleveur laitier avec sa conjointe Émilie Fevre, a investi dans des outils innovants. « On a voulu moderniser la salle de traite », explique celui qui a repris la société familiale en 2003. Face au dilemme d’une salle de traite rénovée ou de l’investissement dans un robot, le choix a été rapide. « Un éleveur de la Meuse nous a présenté son appareil, on n’en revenait pas. »

Sur une surface de près de 6 m2, l’appareil remplace les laborieuses traites dans les pâtures. « On a parlé configuration avant de parler argent, admet-il, très satisfait de son dispositif. Nous avons opté pour une circulation libre. Les vaches viennent au robot quand elles le souhaitent. On les attire quand même ici puisque l’eau est installée à proximité et elles reçoivent le complément alimentaire pendant la traite. »

S’il passe moins de quinze minutes par jour derrière son ordinateur, c’est que son téléphone portable est devenu un atout important. « Le matin, je fais mon travail quotidien et je consulte l’application. Je reçois une alerte pour me dire que telle vache est en chaleur. Le lendemain, je sais que je peux appeler l’inséminateur. Le logiciel est devenu mon carnet de route. » Chaque vache est équipée d’un collier émetteur qui intègre son identité, son cycle de rumination et le calcul de son activité pour détecter les chaleurs. À chaque passage, le poids de l’animal et la qualité du lait sont vérifiés pendant que la traite s’effectue. Un bras mécanique, équipé de laser, positionne les trayons sur les mamelles. En plus de gagner en efficacité, les risques sanitaires sont moindres. L’appareil effectue un nettoyage de ses ustensiles à chaque traite. « Aujourd’hui, les bêtes sont beaucoup plus calmes. On les dérange moins. Le bien-être est important. » Preuve en est, une brosse a été offerte à l’éleveur, pour le plus grand bonheur des vaches qui viennent s’y frotter le dos.

Lancé en 2010 avec une trentaine de vaches, ce dispositif nouvelle génération a permis aux éleveurs de constituer un cheptel de 75 bêtes. « Si je n’avais pas le robot, il me faudrait un ou deux salariés supplémentaires.   La configuration du troupeau nous permet d’être viables. Je ne veux pas tomber dans le cliché. Je vis normalement, j’ai un Smic. Le paiement mensuel du lait nous rassure. Psychologiquement, ça nous permet d’être plus tranquilles, surtout face aux banques. » Johan Tilloy prévoit d’installer un deuxième robot de traite. Le cheptel passerait ainsi à quelque 90 bêtes.

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