InvestEGGator est une solution soucieuse de la vie des tortues marines. Pour protéger ces animaux menacés par le braconnage, elle conçoit des faux œufs, mais de vraies balises GPS pour suivre les braconniers.
Par bien des manières, les tortues marines sont menacées par les activités humaines. Selon WWF, six des sept espèces courent à l’extinction. Si certaines causes sont difficiles à contrôler (pollution, présence de filets de pêches), d’autres devraient être maîtrisés.
Malheureusement, les tortues marines ont longtemps été l’un des mets les plus appréciés par les populations jouxtant l’océan pacifique. C’est notamment le cas au Nicaragua où quatre espèces de tortues marines ont l’habitude de pondre leurs œufs. Les braconniers, eux s’attaquent non seulement aux reptiles, mais aussi aux œufs réputés pour leur pouvoir aphrodisiaque et vendus jusqu’à 300 dollars sur le marché noir.
Cependant, certains membres de la population locale, fortement touchée par la pauvreté, vendent une douzaine d’œufs 1 à 3 dollars. Sachant que les tortues marines pondent majoritairement sur une même plage, ces braconniers emportent avec eux des milliers d’œufs.
La biologiste Kim Williams-Guillén et son équipe au centre de recherche scientifique de Paso Pacifico, un groupe de protection de la biodiversité de la Méso-Amérique (Amérique du Sud centrale), ont fait appel à une artiste FX travaillant dans l’industrie cinématographique, Lauren Wilde. Son travail ? Déguiser des balises GPS résistantes à l’eau en œufs de tortues marines. Il faut pouvoir reproduire les moindres détails pour leurrer les braconniers et placer les composants dans un dispositif de la taille d’une balle de golf.
Cette solution IoT nommée InvestEGGator permet ensuite de suivre le trajet des progénitures volées et de suivre les contrebandiers à la trace. L’oeuf factice dispose des caractéristiques visuelles l’approche de l’éclosion. La chercheuse a essayé deux types de balises GPS connectées possédant chacune leurs capacités. Les principaux défis à relever ? La précision de la géolocalisation et l’autonomie des capteurs. La batterie tient pour l’instant une semaine, tandis que l’antenne Bluetooth peut émettre pendant un an. La zone de détection des faux oeufs de tortues marines est de trente mètres. Cette contrainte technique oblige l’organisation Paso Pacifico a travaillé avec les aéroports pour installer leur détecteur équipé d’un logiciel de configuration. Les dispositifs IoT qui peuvent être imprimés en 3D doivent fonctionner dans plusieurs régions cellulaires et permettent de réaliser une triangularisation par le WiFi. L’ensemble des technologies utilisées permet de suivre en temps réel les œufs factices.
Ce projet qui a reçu le prix le Wildlife Crime Tech Challenge 2016 desservi par USAID, l’agence indépendante du gouvernement américain chargée du développement économique et de l’assistance humanitaire dans le monde.
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