L’impression 3D au service de la santé dentaire des morses en milieu zoologique 

Lorsqu’il est dans son habitat naturel composé de glace, de terre et de roc, le morse s’appuie sur ses défenses pour se hisser hors de l’eau et se mouvoir. Tel que l’indique son nom latin, Odobenus rosmarus, il «marche sur ses dents».

Mais il arrive que les défenses du morse se fissurent ou se brisent lorsqu’il vit dans un milieu reconstitué par l’homme, comme un aquarium fait de béton, de métal et d’autres matériaux choisis pour résister à ce mammifère pouvant peser plus d’une tonne.

Pour protéger ses défenses et lui éviter des abcès dentaires, les spécialistes en médecine vétérinaire privilégient l’installation de couronnes métalliques conçues sur mesure et qui permettent d’éviter une extraction dentaire ‒ une intervention plus invasive et risquée. Mais jusqu’à maintenant, on n’avait pas déterminé quel métal présentait les meilleures caractéristiques pour durer et résister à l’usure et à l’oxydation par l’eau salée.

Or, l’Aquarium du Québec a été le théâtre d’une première le 29 septembre dernier: une femelle morse de quatre ans pesant plus de 400 kg s’est fait poser une couronne prothétique en alliage chrome-cobalt fabriquée par imprimante 3D et dont la solidité avait été évaluée au préalable.

La fabrication de la couronne prothétique est le fruit du travail d’une équipe de chercheurs composée de Vladimir Brailovski, professeur en génie mécanique à l’École de technologie supérieure, du Dr Yvan Dumais, clinicien-enseignant en dentisterie vétérinaire à l’Université de Montréal, et de la Dre Claire Grosset, professeure en médecine zoologique à l’UdeM et vétérinaire à l’Aquarium du Québec. La cimentation, qui s’est faite en moins de cinq minutes, n’a nécessité aucune anesthésie grâce à la collaboration de l’entraîneuse Kléo Carrier.

Les Drs Dumais et Grosset ont fait appel au professeur Brailovski afin qu’il désigne le métal le plus résistant parmi ceux déjà utilisés dans la fabrication de ce type de couronne.

«L’alliage chrome-cobalt s’est avéré le plus biocompatible et résistant et, puisqu’il était impossible de fabriquer des couronnes d’une aussi grosse dimension à l’aide d’un four, c’est la technologie de l’impression 3D qui s’est imposée», raconte Claire Grosset.

En novembre 2019, les cliniciens de la Faculté de médecine vétérinaire de l’UdeM ont fait des impressions des défenses de Lakina, la femelle morse. Ces impressions ont permis au laboratoire dentaire de faire des copies de défenses qui ont ensuite été numérisées afin de fabriquer les prothèses au moyen d’un appareil EOS M280, une imprimante 3D qui recourt à la fusion par laser sur lit de poudre métallique.

«Comme de petites erreurs peuvent survenir entre la prise de l’empreinte et l’impression 3D, le professeur Brailovski et ses étudiants ont conçu trois couronnes ‒ chacune permettait un jeu variant de 0,25 à 0,45 mm entre la dent et la couronne ‒ pour s’assurer qu’elle se fixe parfaitement à la défense du morse», explique la Dre Grosset.

Les vétérinaires ont ainsi pu choisir celle qui convenait le mieux à la «patiente» sans lui causer d’inconfort.

Lire la suite: nouvelles.umontreal.ca

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