L’Intelligence artificielle progresse doucement en élevage

L’intelligence artificielle est annoncée depuis quelques années comme l’avenir de l’élevage.

En réalité, il se répand doucement avec des applications émergentes.

Capture d’écran du projet E-Welfare Track 2.0
Capture d’écran du projet E-Welfare Track 2.0 | ITAVI

À l’ITAVI (Institut technique de l’aviculture, pisciculture et cuniculture), Pauline-Créach, cheffe de projet « élevage de précision » conduit actuellement un projet baptisé E-Welfare Track 2.0. Il doit permettre de mesurer le bien-être des animaux en élevage à l’aide d’outils algorithmiques d’analyse d’images pour détecter précocement des pathologies. Et ainsi apporter aux consommateurs des garanties sur le mode de production.

Le secteur de la volaille dispose depuis quelques années d’un référentiel « bien-être » appelé Ébène®. Mais celui-ci s’appuie sur des observations effectuées en fin de lot et qui ne sont corrigées que sur le lot suivant. L’objectif avec E-Welfare Track 2.0, c’est d’aider l’éleveur à améliorer la moindre dégradation du bien-être des animaux dans son élevage.

 Les algorithmes que nous développons avec l’INRAe donnent des valeurs quantitatives de mobilité des poulets par analyse d’images,explique la cheffe de projet. La compétition à la mangeoire peut être le signe d’un dysfonctionnement dans la chaîne de distribution de l’aliment. Ce type d’évènement peut être facilement détectable par analyse d’image, par exemple. » L’outil est en développement chez quatre éleveurs depuis 2023. Il n’est pas encore commercialisé.

Pour détecter des maladies

Toutes sortes de données peuvent être analysées avec l’aide de l’intelligence artificielle. En porc, le laboratoire pharmaceutique allemand Boehringer commercialise Sound-Talks.  Il s’agit d’un capteur de sons placé en post-sevrage ou en engraissement associé à de l’intelligence artificielle pour détecter les pathologies respiratoires à partir des éternuements et toux des animaux »,explique Cécile Desson, déléguée vétérinaire support technique de la société en France.

À partir de l’enregistrement de la bande sonore d’un lot d’animaux, l’algorithme établit une courbe représentant la fréquence des toux et éternuements. Déployée dans les principaux pays producteurs depuis 2022, cette technologie fait le bonheur de Pierre-Yves Fiche, éleveur à Scaër (Finistère) :  Je l’ai positionné en post-sevrage et tous les matins, c’est une des premières choses que je regarde. 

La dégradation de la courbe l’incite à repérer les animaux malades et procéder aux soins. L’éleveur ne passe qu’une fois par jour en moyenne dans la salle et les animaux ne toussent pas systématiquement en sa présence.  Notre élevage a toujours été en pointe sur le plan sanitaire, mais on n’échappe pas à des passages viraux.  En France, quatre autres éleveurs en sont équipés.

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