Colliers connectés : « Une meilleure détection des chaleurs et des animaux malades »

Dans les Yvelines, Pascal Catteau teste les colliers connectés Medria sur son troupeau de vaches laitières. Le système propose plusieurs services, comme la détection des chaleurs, le suivi de l’alimentation ou de l’activité des animaux, et la détection des vêlages. Pour l’éleveur, la détection des chaleurs est beaucoup plus précise grâce à ces colliers qui lui permettent également d’intervenir plus rapidement quand une vache est malade.

Depuis le printemps dernier, Pascal Catteau, éleveur à Saint-Rémy-les-Chevreuses (Yvelines) teste les colliers connectés Medria dans le cadre du programme Innov’action, une initiative mise en place par la chambre d’agriculture, en partenariat avec la région, pour « tester les innovations sur le terrain et les valider ou non », explique Christophe Hillairet, président de la Chambre d’agriculture d’Ile-de-France.

Sur son exploitation qui compte 60 vaches laitièresla ferme de Coubertin, Pascal Catteau, installé avec ses deux sœurs, produit du lait qu’il transforme en fromage, beurre et yaourts, des produits qu’il distribue en partie en circuit court, notamment via un distributeur sur place.

« L’objectif est de développer la vente directe, produire sur place, et avoir une autonomie alimentaire. On a gardé les pâturages, de fin mars à novembre, les vaches sont à l’herbe », et toute l’alimentation est à base d’herbe, explique l’éleveur.

Un vrai enjeu, redéployer de l’élevage dans la région

Installé depuis plusieurs dizaines d’années, Pascal Catteau déplore « la désertification de certains services, comme les inséminations. Il a fallu pallier ça en prenant un outil d’insémination équipé d’une caméra, Eye Breed, qui me permet d’inséminer moi-même. Il fallait trois heures aller-retour pour venir inséminer une vache chez moi… », explique-t-il.

En Ile-de-France, le nombre d’exploitations laitières est passé de 400 dans les années 1980 à une cinquantaine aujourd’hui, pour un volume de production identique. Rémunération trop faible, pénibilité, difficulté à trouver du personnel… « Nous avons un vrai enjeu à redéployer la technologie dans l’élevage, car elle peut apporter des réponses à ces problématiques », explique Christophe Hillairet. Dans cette démarche, le problème principal reste le coût élevé de la technologie par rapport à la rentabilité économique.

Une « meilleure détection des chaleurs et des animaux malades »

Dans le cadre du programme Innov’action, Pascal Catteau teste donc depuis quelques mois les colliers collectés Medria. Sans le soutien de la Chambre d’agriculture, l’investissement financier aurait été trop lourd (autour de 140 € par collier, sans compter l’installation de l’antenne), reconnaît-il.

 

Les colliers proposent quatre types de services : détection des chaleurs, suivi de l’alimentation, activité des animaux (par la mesure du temps de couchage, par exemple), et détection des vêlages. Les informations sont visibles sur une application accessible par ordinateur, tablette ou smartphone. L’objectif : gagner du temps et être plus réactif. Le test doit permettre d’évaluer l’intérêt économique pour l’éleveur, via les gains effectués (ou non) sur les frais vétérinaires et de reproduction, et de vérifier l’efficacité technique (gain de productivité, bien-être animal…).

Pour le moment, Pascal Catteau s’avoue très satisfait. « On constate une meilleure détection des chaleurs silencieuses », d’autant plus que « les chaleurs quand elles se passent au pâturage en pleine nuit à une heure du matin, c’est difficile de le voir ! », explique-t-il. Le système permet aussi la détection plus précoce des animaux malades, 12 à 14h avant l’apparition des signes cliniques, notamment grâce à un indicateur de baisse de rumination. Le collier mesure en effet le temps d’ingestion par jour et par rumination. S’il n’a pas pris l’option spécifique pour la détection des vêlages, le collier connecté lui permet également d’être alerté et donc d’intervenir quand un vêlage dure trop longtemps, mais pour un vêlage normal, ce n’est pas très précis, « parfois on arrive et le vêlage a eu lieu trois heures avant…» témoigne-t-il. Seul inconvénient du système, pour lui qui est situé dans un environnement assez boisé, «   les antennes n’aiment pas trop les arbres » et, parfois, captent moins bien.

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