L’adoption de compagnons à quatre pattes est l’une des façons dont les gens ont fait face au stress et à l’isolement durant la crise sanitaire, alimentant la croissance du marché mondial des animaux de compagnie (nourriture, soins, etc.). La tendance à l’exode urbain et l’intérêt des « millennials » pour les chats et les chiens offrent de belles perspectives au secteur.
Et si vous investissiez dans votre meilleur ami? Souvent négligée, la thématique des animaux de compagnie, chiens et chats notamment, est pourtant porteuse, et ce ne sont pas les performances boursières des spécialistes français de la santé animale qui diront le contraire – Virbac et Vetoquinol affichent tout deux près de 170% de hausse sur les 3 dernières années.
S’ils ont si bien traversé la crise sanitaire, c’est en partie en raison des confinements à répétition qui ont incité de nombreuses personnes à adopter un animal de compagnie pour faire face à la solitude. Résultat: « l’industrie a connu une croissance phénoménale en 2020 au milieu de la crise du coronavirus » constate John Plassard, directeur des investissements. Et ce marché offre des perspectives de croissance modestes mais stables, soutenues par une hausse constante du nombre de propriétaires et des dépenses consacrées à chaque animal » souligne de son côté Richard Speetjens, gérant chez Robeco.
Un marché à 190 milliards de dollars
« Actuellement estimé à plus de 190 milliards de dollars, le marché mondial devrait progresser de près de 5% en moyenne par an entre 2019 et 2025 » ajoute-t-il.
Dans un récent rapport, Gutman et Morgan Stanley Research (spécialisée dans les enquêtes et les données exclusives) sont encore plus optimistes, estimant que les comportements des consommateurs pourraient presque tripler la taille de l’industrie américaine des animaux de compagnie, de 118 milliards de dollars en 2019 à 275 milliards de dollars en 2030.
Cette industrie fournit près de 190.000 emplois à l’économie américaine selon l’US Labor of Statistics, et près de 85 millions de foyers auraient un animal de compagnie aux Etats-Unis d’après l’American Pet Products Association (APPA), une part passée de 56% à 68% sur les 30 dernières années.
Les principaux moteurs de la croissance à venir sont « l’augmentation de la possession d’animaux de compagnie dans le monde et une hausse continue des dépenses par animal : achat de nourriture plus saine et plus fraîche, dépenses de santé accrues en raison de la prévalence grandissante des maladies zoonotiques, etc. » détaille Richard Speetjens. « Un autre élément important est que les maîtres traitent de plus en plus leurs compagnons à quatre pattes comme des membres de leur famille » ajoute-t-il. Et de fait, selon un sondage de l’APPA, 69% des propriétaires sont « tout à fait d’accord » pour dire que leur animal de compagnie est un membre important de la famille, 37% seraient prêtes à s’endetter pour payer les frais médicaux d’un animal et 29% feraient même passer les besoins de l’animal avant les leurs.
Des ménages souvent jeunes
Si le marché est pour l’heure dominé par les Etats-Unis, l’accélération des dépenses dans les grands pays développés (le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne représentent aussi des marchés importants) « s’accompagne aussi d’un essor de la demande en provenance de pays émergents comme la Chine, l’Inde ou la Corée du Sud ces dernières années » souligne également le gérant.
Autre relais de croissance: les « millennials ». « Dans de nombreux pays, ces personnes âgées de 25 à 40 ans considèrent de plus en plus les animaux de compagnie comme une véritable alternative aux enfants » souligne Richard Speetjens. « Les « millennials » et « la génération Z » (moins de 25 ans) sont devenus adultes et ont adopté le mode de vie des propriétaires d’animaux dans une bien plus large mesure que leurs aînés » complète John Plassard, qui précise que « les « baby-boomers (plus de 61 ans, NDLR) représentent seulement 32% des propriétaires, contre 62% pour les ménages plus jeunes ».
Les « millennials » et autres « gen Z » prévoient par ailleurs d’investir plus dans leur animal de compagnie. Selon Morgan Stanley, les dépenses annuelles moyennes des ménages par animal pourraient ainsi grimper de 980 dollars en 2020 à 1.292 dollars en 2025, puis à 1.909 dollars en 2030.
Pour investir dans la thématique, John Plassard recommande de cibler les leaders du secteur, à savoir Mars (via ses marques Iams, Whistle, Royal Canin), Nestlé (Purina) ou Smuckers (Miaou Miyel, Mel Bone, Natural Balance). Il existe par ailleurs un ETF « Pet Care » émis par ProShares qui rassemble une trentaine de valeurs du secteur (dont le français Virbac mais aussi des distributeurs comme Chewy’s).
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